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Brainstorming, 7 types de questions pour lâcher les chiens de la créativité.



Poser les bonnes questions: une compétence-clé. C’est ce qui permet de créer, d’innover, de disrupter comme diraient les startuppers.


Promis, dans la suite de l’article, vous n’aurez pas à supporter d’autres anglicismes.


Sauf pour le mot brainstorming, faute de mieux en français.


Une session brainstorming, c’est une sorte de groupe de méditation où vous êtes libre, le temps d’un instant, d’être pleinement vous-même et de dire tout ce qui vous passe par la tête. C’est même conseillé.


En général, il y a une figure centrale - sorte de gourou - qui vous pousse à expulser toutes vos pensées, quelles qu’elles soient, même les plus pourries, celles que vous laissiez macérer secrètement au plus profond de vos entrailles.


Le but, c’est de récolter un max d’idées et de trouver la fleur au milieu d’un champ de béton.


Le petit détail qui fera toute la différence mais auquel personne n’ a pensé.


Pourquoi ?


Parce que personne ne s’est posé de questions.


D’ailleurs, plus on grandit, plus il est difficile de se poser des questions.


Je m’en rappelle comme si c’était hier.


Je suis assis, en classe, à côté d’un camarade d’origine cap-verdienne.


Notre devoir du jour est de dessiner une main.


Alors je commence à tirer quelques traits au crayon gris. La maîtresse s’approche. Elle cligne deux fois des yeux. Se gratte la lèvre inférieure. Fronce les sourcils. Et dit: “Loris, on a dit une main réaliste, pas une main de dessin animé.”


C’est vrai que la mienne ressemble à celle de Mickey.


Pas grave, je ne me décourage pas.


2e essai, j’y vais plus stratégique: je décalque ma propre main. Je dessine ses contours après l’avoir plaquée contre une nouvelle feuille blanche.


La maîtresse revient. Les sourcils sont cette fois-ci plus arrondis. Un demi-sourire s’esquisse sur son visage.


“C’est mieux. Mais essaie de partir de rien. Comme ça, c’est trop facile.”


Je réponds: “et c’est pas bien quand c’est facile ?”


Elle dit, esquissant un franc sourire qui dévoile ses dents couleur mousse de café: “quand quelque chose est trop facile, il faut s’en méfier.”


Là, ce sont mes sourcils qui se froncent. Je ne cherche pas à creuser parce que je sens bien que ses réponses ne servent pas à dissiper mes doutes, mais bien mes questions.


Puis vient le pire.


Elle dit: “bon, maintenant, on passe à l’étape du coloriage. Prenez un crayon couleur peau.”


Je scrute la rigole de ma table, là où reposent des crayons de toutes les couleurs.


Mes yeux se posent sur mon avant-bras couleur brun tendant à l’olive. Puis sur celui de mon voisin.


Retour aux crayons.


Amusée par ma confusion, la maîtresse vole à mon secours: “couleur peau Loris, c’est celui-ci.”


Elle pointe de son doigt une sorte de crayon rose pâle.


Je dis: “Madame, je dois dessiner un humain, pas un saumon.”


Elle plante ses dents dans sa lèvre inférieure.


Puis ajoute, me tournant le dos comme pour me réduire au silence: “c’est ça, la couleur peau en dessin.”


Je regarde mon voisin de classe, on se marre et on continue à faire “comme si”.


Depuis ce jour-là, je crois que j’ai progressivement remplacé le questionnement par l’exécution.


Une question toutes les 59 secondes.


Des chercheurs anglais et surtout très patients ont compté le nombre de questions posées quotidiennement par un enfant de 4 ans.


Résultat ? Presque 400 questions par jour, une toutes les 59 secondes.


Le plus intéressant, c’est que ce chiffre chute à une vitesse vertigineuse une année après avoir commencé l’école publique.


Et s’écrase littéralement au sol, face contre terre, au fil des années.


Mais pourquoi on ne se pose plus autant de questions quand on grandit ?


Excellente question. Vous avez remarqué, d’ailleurs, que quand on qualifie une question d’excellente, c’est qu’on ignore la réponse ?


J’ai cependant quelques pistes en tête.


  • On a l’impression de tout savoir sur un sujet après l’avoir étudié théoriquement (par exemple, en obtenant un diplôme).

  • On a peur de passer pour un con au bureau.

  • On a la flemme de réfléchir.

  • On est trop timide pour poser des questions.


Surtout, je dirais qu’on craint l’impact des réponses. Si elles vont à l’encontre de notre système de croyances, alors on court le risque d’une crise de sens. Accueillir et accepter une nouvelle croyance demande beaucoup d’efforts et une phase - certes temporaire - d’incertitude.


Se poser moins de question, c’est sacrifier un peu de créativité pour plis de stabilité.


Et pourquoi est-il important de continuer de se poser des questions ?


Il n’y a pas de nouvelles idées sans nouvelles questions. Tout simplement.


Se poser des questions est la seule manière d’avancer et de grandir, de sans cesse s’améliorer.


C’est pourquoi les sessions brainstorming sont autant en vogue. Elles permettent, dans un espace clos et un temps limité, de retrouver la candeur de notre enfance et de se poser tout un tas de questions idiotes sans être jugé.


Mais bon, pas facile de passer d'un mode à l'autre sur un claquement de doigts. Alors si vous peinez à libérer votre créativité, voici…


7 types de questions à vous poser lors de votre prochaine session de brainstorming.


1. Les questions candides.


Un peu comme quand vous étiez gosse et vous rendiez fous vos parents avec des questions comme: “pourquoi le ciel est bleu ?”, “comment est-ce qu’on fait des enfants ?”, “pourquoi les céréales ne parlent pas ?”


  • Pourquoi les textes des copywriters se ressemblent tous ?

  • Pourquoi les gens achètent ?

  • Comment ils font pour acheter ?

  • Pourquoi est-ce que c’est si chiant de commander un taxi ? N’y a-t-il pas moyen d’en appeler un en un clic et de savoir quand il arrive ? Bonjour Uber.

  • Etc.


2. Les questions stratégiques.


Tout ce qui concerne l’atteinte d’objectifs, tout ce qui peut être qualifié et quantifié.


  • Quel est le but de votre session de brainstorming ?

  • Quelle est la prochaine étape du processus ?

  • De combien de temps disposez-vous ?

  • Comment savoir si vous avez des chances de vous positionner sur un mot-clé ? Bonjour UberSuggest.

  • Etc.


3. Les questions contextuelles.


Votre créativité est un moyen pour arriver à une fin, il s’inscrit dans un contexte.


  • Quel est votre rôle dans cette mission ?

  • Qui prend part à l’activité en question ?

  • Qu’est-ce qui existe de similaire ou qui a déjà été fait même si c’est dans une autre thématique ? Bonjour le travail à la chaîne de Henry Ford, inspiré du dépeçage dans les abattoirs de Chicago.

  • Etc.


4. Les questions d’optimisation.


Pensez performance, ergonomie, expérience utilisateur…


  • Comment rendre un produit plus léger ?

  • Plus rapide?

  • Comment accélérer sa livraison ?

  • Comment rendre une méthodologie plus flexible pour l’adapter à différentes situations ? Bonjour la méthode Agile.

  • Etc.


5. “Et si… ?”


Donnez libre cours à votre créativité. Imaginez les scénarios les plus improbables.

  • Et si je me teignais les cheveux en violet ?

  • Et si l’espèce humaine disparaissait ?

  • Et si mon chien pouvait parler ?

  • Et si les Etats ne contrôlaient pas la monnaie ? Bonjour Bitcoin.

  • Etc.


6. Les questions différenciantes.


Quels sont les détails qui sortent du lot ?


  • Quel est votre USP ?

  • Quelle est votre identité verbale ?

  • Quel est votre mécanisme unique ?

  • Qu’est-ce que vous avez fait que les autres n’ont pas fait ? Bonjour Omega Speedmaster, la montre accessible qui a été dans l’espace.

  • Etc.


7. Les questions instinctives.


Une histoire de premières impressions.


  • La 1re fois que vous avez vu cette page internet, qu’est-ce qui vous a rendu enthousiaste ?

  • A quoi vous attendiez-vous ?

  • Qu’est-ce qu’il manquait pour vous éblouir ?

  • Qu’est-ce que vous n’aimez pas dans l’utilisation d’un produit ? Il y a trop de touches et vous détestez tout ce qui comporte trop de boutons ? Bonjour l’iPhone.

  • Etc.


Ouf.


Reposez un instant votre esprit, c’est bien mérité.


Ensuite, rappelez-vous que la créativité est un muscle qui se travaille. Et que le questionnement est son exercice de prédilection.


Le brainstorming ne se limite pas à une session. C’est une philosophie de vie. Une attitude.


Loris,

Copywriting français.

 

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