Tout bâton était une arme en puissance. Une fois l’alarme déclenchée, on était libéré de nos prisons éducatives. Plus personne pour imposer des limites à notre imaginaire. Alors un bout de bois suffisait à nous transformer en voleur ou en policier, en cow-boy ou en chef indien. On pouvait s’amuser comme ça durant des heures. On n’avait pas de téléphone, on était intraçable, libre comme l’air. Et on y croyait vraiment. On était les rois du monde. De notre monde. Ce qui revenait au même.
Aujourd’hui, on a perdu toute capacité à considérer un objet autrement que par sa fonction première.
Si je vous demande à quoi peut servir une tasse à café à part à boire le précieux liquide noir, vous me répondez quoi ? Spontanément, peut-être que vous me direz qu’on peut y mettre de l’eau, quoiqu’il faudrait souvent remplir la tasse, ou du thé chaud, bref du liquide semblable à du café.
Mais pour réellement trouver autre chose, faut se creuser la tête.
Cet exercice - détourner les objets de leur fonction première - est pourtant fondamental pour développer votre créativité et trouver facilement plein de nouvelles idées.
Une tasse à café pourrait ainsi servir comme porte-stylos, bougeoir, verrine pour l’apéro, compas, ou, si vous cassez en partie l’anse et placez la tasse sous un portrait de Van Gogh ou de Mike Tyson, comme clin d’oeil artistique ou sportif.
La créativité est un muscle et développer votre capacité à détourner les objets de leur fonction première, un exercice complet. Notamment en marketing. J’en veux pour preuve l’exemple de Barilla qui a eu la brillante idée de créer des playlists Spotify de la durée de la cuisson de leur différentes pâtes.
Ou encore le copywriter qui a détourné le bénéfice principal d’un van Daihatsu, la place, pour faire du véhicule un concurrent de Lamborghini.
Ou n’importe quel mème qui détourne le sens premier d’une image. Comme celui-ci:
Bref, rappelez-vous que tout bâton est une arme en puissance, même si vous êtes adulte. Surtout si vous êtes adulte.
Loris
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