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Pour le plaisir de jouer et pas (seulement) de gagner


Je viens de terminer Service gagnant, l'autobiographie de Novak Djokovic.


J'y ai appris que l'athlète a failli abandonner sa carrière sportive en 2010, après avoir perdu en quart de finales de Roland Garros. On est en 2010 et ça fait 7 ans qu'il est professionnel. Il a terminé 3e mondial en 2008 et a remporté un titre en Grand Chelem. Pas mal pour un type de 22 ans seulement.


Le problème, c'est que ça fait plus de 10 ans qu'on lui matraque qu'il a les capacités de devenir no 1 mondial. Plus de 10 ans qu'il court après un objectif sans l'atteindre. Plus de 10 ans qu'il sent qu'il n'est pas à la hauteur des espoirs que les autres ont placé en lui, qu'il n'en fait pas assez, qu'il n'est pas assez.


Il annonce d'abord à ses parents sa volonté d'abandonner sa carrière. Puis à son coach, Mariàn Vajda. Il fond en larmes. Mariàn reste calme. Il dit qu'il comprend et qu'il respecte sa décision. Il suggère cependant à l'athlète de prendre quelques jours de repos. Et de réfléchir à la question suivante:


"Pourquoi as-tu commencé à pratiquer ce sport ? Oublie les classements, les objectifs, tout ça. Est-ce que tu aimes toujours tenir une raquette dans ta main ?"


Novak rentre chez lui. Le lendemain, il se rend sur le court, une raquette à la main, les poches remplies de balles. Il dit à son coach qu'il se fout de serrer une raquette à Roland-Garros, lors d'une finale ou sur un court de village, il veut juste jouer, une foutue de raquette à la main. Jouer pour jouer. Pas pour s'entraîner ou gagner.


"C'est ça, c'est dans cette force que tu dois puiser" lui dit son coach.


L'année suivante est une année magique pour Djokovic. Il remporte 43 victoires consécutives, 10 titres dont 3 Grand Chelem (Australie, Wimbledon, US Open) et met fin à l'hégémonie Nadal-Federer.


Dans un entretien accordé à Lewis Howes, il a dit: "Je suis redevenu le gamin que j'étais quand j'ai commencé à jouer".


J'ai retrouvé cet esprit enfantin dans pas mal de biographies que j'ai lues.


Par exemple, quand un journaliste demande à Richard Branson le secret de sa réussite, il dit qu'à la manière d'un gosse, il voit l'entrepreneuriat comme un jeu - "parce que là où l'adulte voit un obstacle, l'enfant voit une opportunité."


Quand Kobe Bryant a écrit sa lettre d'adieu au basketball, il l'a terminée en disant que de toute façon, qu’il continue ou qu’il arrête, il sera toujours ce gamin de 5 ans qui tente de mettre des paniers avec les chaussettes remontées de son père.


Bref, écrivez et créez non pas pour atteindre des objectifs, mais pour le plaisir d'écrire et de créer. On atteint le succès quand on arrête d'y penser. Enfin, en vrai j'en sais rien, mais ça me paraît plus sain.


Comme disait Bukowski: "Bon, j’ai maintenant 34 ans. Et si j’arrive à l’âge de 60 ans sans avoir réussi, je me donnerai juste encore 10 ans."

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